Septembre 2026 : la facturation électronique devient obligatoire pour toutes les entreprises françaises.
Et pourtant, selon une étude récente de Qonto, plus de 70% des PME n’y sont pas préparées. Pas par négligence, mais souvent par manque de clarté, de temps, ou de ressources techniques.
Ce changement, présenté comme une formalité administrative, cache en réalité une opportunité majeure : celle de repenser vos processus de facturation, de mieux piloter votre trésorerie, et de renforcer vos bases pour la croissance.
Mais encore faut-il comprendre ce que recouvre exactement cette réforme, son calendrier précis, et surtout ses implications concrètes pour les PME industrielles, commerciales ou de services.
Ce qu’il faut retenir
- Toutes les entreprises devront recevoir des factures électroniques dès juillet 2025, y compris les TPE et PME.
- Les PME devront émettre des factures électroniques à partir de janvier 2027, mais certaines devront s’y mettre plus tôt selon leurs clients.
- Bien anticipée, cette réforme est une opportunité de moderniser vos flux et de renforcer le pilotage de votre trésorerie.
Qu’est-ce que la facturation électronique ?
La facturation électronique, ce n’est pas simplement envoyer une facture en PDF par e-mail. C’est une transformation structurelle des échanges B2B.
Concrètement, une facture électronique (ou e-facture) est :
- émise, transmise et reçue dans un format structuré, lisible automatiquement par les logiciels comptables
- authentifiée, horodatée et sécurisée, via un système d’intermédiation agréé
- transmise à l’administration fiscale pour contrôle automatique (e-reporting)
Cela implique de passer par une plateforme dédiée, appelée PDP (Plateforme de Dématérialisation Partenaire).
Objectif : lutter contre la fraude à la TVA, automatiser les déclarations fiscales, et fluidifier les flux interentreprises.
Qui est concerné par la facturation électronique ?
À terme, toutes les entreprises assujetties à la TVA en France seront concernées par la réforme. Cela inclut :
- Toutes les tailles d’entreprise : des TPE aux grands groupes, y compris les micro-entreprises.
- Tous les secteurs d’activité : industrie, services, BTP, commerce, professions libérales…
- Tous les statuts juridiques : SARL, SAS, EI, EURL, etc.
La réforme distingue deux types d’obligations :
- L’obligation de réception de factures électroniques : elle s’appliquera à toutes les entreprises dès septembre 2026, sans exception.
- L’obligation d’émission de factures électroniques : elle sera progressive, selon la taille de l’entreprise (cf. calendrier).
Important : même si vous ne facturez que des clients particuliers ou étrangers, vous serez tenus de transmettre certaines données via le e-reporting.
En résumé : si vous êtes une entreprise française soumise à la TVA, vous êtes concerné. La seule vraie question, c’est quand et comment vous y préparez.
Quand la facturation électronique devient-elle obligatoire ?
Initialement prévue pour 2024 (et puis 2025), la réforme a été reportée. Le nouveau calendrier facture électronique est désormais clair :
- 1er septembre 2026
- Obligation de réception pour toutes les entreprises
- Obligation d’émission pour les grandes entreprises et les ETI
- 1er septembre 2027
- Obligation d’émission pour les PME et microentreprises
Même si l’échéance varie selon la taille de l’entreprise, toutes doivent être capables de recevoir des factures électroniques dès septembre 2026. Et ce n’est pas une simple formalité.
Les PME sous-traitantes de groupes ou travaillant avec des collectivités devront souvent s’adapter dès 2026, sous peine de retards de paiement ou d’exclusion de certains marchés.
Quelles sont les obligations concrètes pour les PME ?
La réforme impose trois blocs d’obligations à connaître et à anticiper :
1. Réception obligatoire des factures électroniques
Dès Q3 2026, toutes les entreprises doivent être en mesure de recevoir des factures électroniques au format structuré, via une plateforme agréée. Cela signifie :
- Choisir une PDP
- Adapter ses outils comptables ou ERP pour intégrer les factures reçues
2. Émission obligatoire des factures électroniques
Pour les PME, cette obligation commence en 2027. Mais beaucoup seront amenées à émettre des factures électroniques avant cette date si elles travaillent avec des ETI ou des grands groupes.
Cela implique :
- Utiliser une plateforme compatible pour émettre vos factures
- Générer des factures dans un format structuré (UBL, CII ou Factur-X)
3. Transmission des données à l’administration (e-reporting)
En plus des factures, certaines données devront être transmises à la DGFIP :
- Données de transaction (e-reporting B2B hors France ou B2C)
- Données de paiement (date de règlement, mode de paiement)
L’objectif est clair : rapprocher la facturation de la déclaration de TVA.
Ce que ça change pour votre PME ?
Vos délais de déclaration deviennent plus courts, vos erreurs de TVA plus visibles, et vos contrôles plus fréquents. Mais en contrepartie, vous gagnez une meilleure visibilité sur vos flux financiers et un pilotage plus précis.
Dans l'ensemble, cela devrait permettre d'améliorer considérablement l'efficacité et de réduire considérablement les risques de fraude. Mais il faut d'abord que tout le pays adhère à ce projet.
Comment votre PME doit-elle se préparer ?
Pour les PME classiques ou industrielles, souvent limitées en ressources internes, le sujet peut sembler technique et lourd. Pourtant, les actions à mener sont claires et progressives.
Voici les 5 étapes clés :
- Comprendre votre échéance réelle. Même si l’obligation d’émettre est prévue pour 2027, si vous travaillez avec des grands comptes, il est probable qu’ils vous demandent d’être prêts bien avant.
- Choisir votre plateforme PDP. Comparez les offres en fonction de votre taille, de vos flux, et de votre outil comptable. Trouvez un outil ergonomique, connectable à vos outils, et payant.
- Cartographier vos flux. Combien de factures par mois ? Combien de clients à l’international ? Quels formats de factures utilisez-vous ?
- Impliquer votre cabinet comptable. La réforme touche directement les déclarations de TVA. Mieux vaut travailler main dans la main avec votre expert-comptable pour éviter les erreurs.
- Former vos équipes. Facturation, comptabilité, ADV : tous les services doivent comprendre la nouvelle logique de traitement. Plus tôt vous les impliquez, plus la transition sera fluide.
Une obligation, mais aussi une opportunité
Vu de loin, la réforme peut ressembler à une nouvelle couche administrative. Mais pour les dirigeants attentifs à leur cash flow, elle offre plusieurs leviers concrets :
- Réduction des délais de traitement des factures
- Automatisation de la relance et du lettrage
- Visibilité accrue sur les encaissements à venir
- Moins d’erreurs de TVA, donc moins de redressements
En d’autres termes : une facturation plus rapide, plus propre, plus lisible. Et à terme, un pilotage de la trésorerie plus fiable.
Chez Defacto, on observe que les entreprises qui digitalisent leurs flux de facturation maîtrisent mieux leur cycle de conversion de cash. C’est un avantage décisif, surtout quand les délais clients s’allongent ou que les marges se tendent.
Anticipez pour ne pas subir la bascule
La facture électronique obligatoire est un tournant. Dès septembre 2026, vous devrez recevoir vos factures au format structuré. Et très vite, les émettre aussi.
Mais vous pouvez transformer cette contrainte en opportunité. Pour gagner du temps, fiabiliser vos process, et mieux piloter votre trésorerie.
Car une facturation mieux structurée, c’est aussi un cash flow plus prévisible.
Si vous prenez les paiements au sérieux, vous devriez savoir comment Defacto peut vous aider.
FAQ sur la facture électronique
Est-ce qu’un PDF envoyé par e-mail est une facture électronique ?
Non. Seuls les formats structurés (UBL, CII, Factur-X) transmis via une plateforme agréée sont reconnus.
Dois-je attendre 2027 pour me mettre en conformité ?
Non. La réception est obligatoire dès 2026. Et vous devrez probablement émettre des e-factures plus tôt si vos clients l’exigent.
Puis-je continuer à utiliser mon logiciel actuel ?
Cela dépend. Il doit être compatible en tant que PDP avec le processus officiel. Vérifiez avec votre éditeur sur la liste officielle.
Qu’est-ce que le e-reporting exactement ?
C’est l’obligation de transmettre certaines données de transaction (hors e-invoicing) à l’administration fiscale : ventes B2C, exportations, paiements reçus.
La facturation électronique s’applique-t-elle aux échanges internationaux ?
Pas exactement. Pour les ventes à l’étranger (hors France), vous ne serez pas obligé d’émettre une facture électronique dans le format prévu par la réforme. En revanche, vous devrez transmettre les données de transaction via le e-reporting, notamment pour les ventes B2B intracommunautaires ou les opérations à l’export. Cela fait partie intégrante du dispositif.
Le nouveau système complique-t-il l’accès au financement de factures ?
Non, au contraire. En structurant et en centralisant les données de facturation, la réforme peut renforcer la fiabilité des créances. Pour les solutions comme l’affacturage ou le financement court terme (type Defacto), cela peut même faciliter l’analyse de risque, raccourcir les délais de traitement, et améliorer la traçabilité des paiements.
En clair : le financement de factures reste possible, et pourrait devenir plus fluide.



