La structure financière d’une entreprise, ce n’est pas qu’une affaire de bilans ou d’experts-comptables. C’est le socle économique qui détermine si votre entreprise peut croître, résister aux crises, investir au bon moment… ou se retrouver en difficulté à la première tension de trésorerie.
Pour les dirigeants de PME, comprendre sa structure financière, c’est reprendre le contrôle de sa marge de manœuvre. C’est savoir d’où viennent les ressources de l’entreprise, comment elles sont utilisées, et comment les optimiser.
Dans cet article, on vous explique clairement ce qu’est la structure financière, pourquoi elle compte, comment l’analyser à l’aide d’indicateurs concrets — et comment l’améliorer durablement.
3 idées clés à retenir
- La structure financière reflète l’équilibre entre vos ressources stables (fonds propres, dettes, exploitation) et vos besoins.
- Une structure saine permet de financer l’activité courante, investir, et résister aux aléas.
- Plusieurs indicateurs simples permettent de la suivre et de l’optimiser sans jargon.
Qu’est-ce que la structure financière d’une entreprise ?
La structure financière désigne la façon dont une entreprise est organisée pour financer ses actifs : à travers ses fonds propres, ses dettes, ou encore sa trésorerie.
En clair, c’est la combinaison des ressources financières disponibles (internes ou externes) et la manière dont elles sont allouées pour faire tourner, développer ou sécuriser l’activité.
Elle ne se limite pas au capital ou à l’endettement : elle englobe aussi le besoin en fonds de roulement, la trésorerie, et la capacité d’autofinancement.
La structure financière désigne la façon dont l’entreprise est financée et comment elle utilise ses ressources.
Autrement dit : elle vous dit d’où vient l’argent (capitaux propres, dettes, activité) et comment il est alloué (actifs, stocks, trésorerie…).
C’est une photographie de votre solidité financière — et un levier clé pour sécuriser votre croissance.
Exemples de structure financière
Prenons deux cas concrets :
- PME A : 80 % de son financement provient d’un emprunt bancaire à 5 ans. Peu de fonds propres. Stocks élevés. Clients à 60 jours. → Structure fragile, dépendante des banques et du BFR.
- PME B : financement équilibré entre fonds propres et dettes long terme. Délais de paiement optimisés. Trésorerie positive. → Structure stable, capacité d’autofinancement forte.
Pourquoi la structure financière est-elle si importante ?
Une entreprise peut croître, être rentable, et pourtant se retrouver à court de trésorerie ou dans l’incapacité d’investir. C’est souvent un problème de structure financière, plus qu’un problème de performance.
Comprendre cette structure, c’est prendre du recul : voir si les ressources sont bien alignées avec vos besoins, vos cycles, et vos ambitions.
Parce qu’elle impacte directement :
- Votre capacité à payer vos factures à temps
- Votre marge de manœuvre pour financer la croissance
- Votre crédibilité vis-à-vis des banques ou investisseurs
- Votre résistance en période de crise ou de baisse d’activité
Une bonne structure financière, c’est une entreprise qui ne dépend pas uniquement de sa trésorerie du moment, mais qui peut s’adapter, investir, rebondir.
Quelles sont les composantes de la structure financière ?
Avant d’analyser ou d’améliorer votre structure financière, il est utile de connaître ses éléments de base :
Les ressources
- Fonds propres : capital social, réserves, bénéfices non distribués
- Dettes financières : emprunts bancaires, crédit-bail, obligations
- Passifs d’exploitation : dettes fournisseurs, dettes fiscales et sociales
Les emplois
- Actifs immobilisés : machines, locaux, outils durables
- Actifs circulants : stocks, créances clients
- Trésorerie : solde bancaire, placements court terme
Structure = équilibre entre ressources stables et besoins durables. Trop de dettes court terme pour financer des investissements longs ? Risque de tension.
Comment analyser la structure financière de votre entreprise ?
La structure financière peut sembler abstraite, mais elle repose sur des indicateurs concrets, mesurables et accessibles à toute PME. En les suivant régulièrement, vous pouvez identifier les déséquilibres, piloter votre trésorerie, et éviter les mauvaises surprises.
Voici les principaux indicateurs à surveiller, même sans être expert-comptable.
1. Le besoin en fonds de roulement (BFR)
Le BFR mesure le décalage entre vos encaissements et vos décaissements. S’il est positif, vous avez besoin de financer ce “trou” temporaire.
BFR = stocks + créances clients – dettes fournisseurs
BFR élevé = attention, vous immobilisez trop de cash dans votre cycle d’exploitation.
2. Le fonds de roulement net global (FRNG)
C’est l’excédent de vos ressources longues (capitaux + dettes LT) sur vos emplois durables (immobilisations). Il doit couvrir votre BFR.
FRNG = capitaux permanents – actifs immobilisés
Si votre FRNG est inférieur à votre BFR, votre trésorerie est fragilisée.
3. La trésorerie nette (TN)
Trésorerie nette = FRNG – BFR
C’est l’indicateur final : avez-vous suffisamment de cash pour faire face à vos obligations ? Une TN positive est un bon signe de stabilité.
4. Le seuil de rentabilité (SR)
C’est le chiffre d’affaires minimum à atteindre pour couvrir vos charges fixes. Il permet de savoir à partir de quand vous gagnez de l’argent.
SR = charges fixes / taux de marge sur coûts variables
5. La marge commerciale
Indique votre capacité à générer de la valeur sur vos ventes (hors production).
Marge = chiffre d’affaires – coût d’achat des marchandises vendues
6. L’excédent brut d’exploitation (EBE)
Indicateur central pour évaluer votre rentabilité opérationnelle.
EBE = produits d’exploitation – charges d’exploitation (hors dotations, amortissements…)
7. La capacité d’autofinancement (CAF)
C’est le cash que vous générez, une fois tout payé, pour rembourser des dettes, investir ou distribuer des dividendes.
CAF = résultat net + dotations aux amortissements – reprises
Comment améliorer votre structure financière ? 3 leviers concrets
Une fois le diagnostic posé, il faut passer à l’action. Améliorer votre structure financière ne signifie pas tout bouleverser. Il existe des leviers simples, souvent accessibles, pour mieux équilibrer vos ressources, vos investissements et vos besoins de financement.
Une structure financière n’est pas figée. Voici 3 actions accessibles à toute PME pour l’optimiser.
1. Alléger votre BFR
Un BFR élevé est souvent un frein invisible à la croissance. Il immobilise de la trésorerie que vous pourriez utiliser ailleurs.
Ce que vous pouvez faire concrètement :
- Réduire les délais de paiement client : mettez en place une politique claire de relance (avec échéancier automatique), proposez des escomptes pour paiement anticipé, demandez des acomptes à la commande.
- Optimiser votre gestion de stock : évitez les surstocks, travaillez en flux tendus quand possible, suivez la rotation des produits.
- Négocier avec vos fournisseurs : demandez un passage de 30 à 45 jours de paiement, regroupez les achats pour obtenir de meilleures conditions.
Une ligne de financement court terme (comme Defacto) peut vous aider à financer les factures fournisseurs sans puiser dans votre cash.
2. Renforcer vos fonds propres
Des fonds propres solides vous rendent plus crédible auprès des banques et vous protègent en cas de choc. Moins vous êtes dépendant des emprunts, plus vous êtes résilient — surtout en période d’incertitude.
Ce que vous pouvez faire concrètement :
- Réinvestir vos bénéfices plutôt que de les distribuer intégralement
- Effectuer une augmentation de capital, même modeste, via les associés ou un investisseur externe
- Transformer des comptes courants d’associés en capital social ou quasi-fonds propres (compte bloqué, prêt participatif)
Ces actions améliorent aussi votre notation bancaire et facilitent l’accès à de nouveaux financements.
3. Rééquilibrer vos financements
Financer une machine avec un découvert bancaire ? Mauvais choix. Il faut adapter vos dettes à la durée de vos investissements.
Il est fréquent que les PME utilisent des solutions court terme (découvert, crédit fournisseur) pour financer des investissements longs. Ce décalage crée des fragilités structurelles.
Ce que vous pouvez faire concrètement :
- Adaptez la durée de vos dettes à la durée de vie des investissements (machine = prêt 5 ans, stock = financement 60 jours)
- Mixez vos sources de financement : leasing, crédit bancaire, financement non dilutif, aide publique
- Remplacez les découverts bancaires par des lignes de financement revolving plus stables et moins coûteuses
Un bon équilibre court, moyen, et long terme permet de préserver votre trésorerie tout en gardant de la souplesse pour financer vos projets.
Prenez le temps d’analyser votre structure financière
Comprendre la structure financière de votre entreprise, ce n’est pas réservé aux experts-comptables. C’est un levier stratégique pour tout dirigeant.
Cela vous permet de :
- mieux gérer votre trésorerie
- anticiper vos besoins
- sécuriser vos relations avec vos partenaires financiers
- et prendre des décisions cohérentes, à court comme à long terme
🎯 Si vous prenez le sujet du cash flow au sérieux, ça vaut la peine de découvrir comment Defacto peut vous aider à sécuriser vos flux sans complexité.
FAQ : Structure financière
Quelle est la différence entre FRNG et BFR ?
Le FRNG mesure vos ressources longues, le BFR vos besoins liés à l’exploitation. Leur différence donne votre trésorerie nette.
Une entreprise peut-elle être rentable mais mal structurée ?
Oui. Une entreprise peut faire du bénéfice mais avoir une trésorerie tendue si sa structure est déséquilibrée (BFR trop élevé, dettes mal réparties…).
Comment savoir si ma structure est “saine” ?
Comparez vos indicateurs au fil du temps. Une TN positive, un BFR maîtrisé, un bon niveau de fonds propres : ce sont de bons signaux.
Dois-je suivre tous ces indicateurs chaque mois ?
Non. Mais un suivi trimestriel du BFR, de la trésorerie nette et de votre rentabilité suffit à garder le cap.

