Reshoring : définition, tendances et pièges de relocalisation pour les PME françaises

October 31, 2025
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On en parle de plus en plus, dans les filières industrielles comme dans les ministères : la relocalisation—ou reshoring—est redevenue une priorité stratégique.

Face aux tensions géopolitiques, aux chaînes d’approvisionnement fragilisées et aux ambitions de souveraineté économique, la France réindustrialise. Et les PME sont en première ligne.

Mais attention : si le reshoring est une opportunité réelle, il cache un risque majeur pour les entreprises mal préparées. Car relocaliser, c’est aussi bloquer du cash, payer plus vite, et supporter un besoin en fonds de roulement (BFR) souvent explosif.

Avant de relocaliser une ligne de production ou un fournisseur, encore faut-il savoir comment la financer intelligemment.

 Ce qu’il faut retenir

  1. 80 % des multinationales ont déjà un plan de relocalisation, et les PME françaises sont en première ligne pour répondre à cette demande.

  2. Le reshoring augmente mécaniquement le BFR : stocks, délais plus courts, et charges immédiates.

  3. Pour réussir votre relocalisation, le bon financement est aussi important que le bon plan industriel.

Reshoring : définition et réalité en 2025

Le reshoring, ou relocalisation industrielle, désigne le retour dans le pays d’origine d’activités de production auparavant délocalisées. Contrairement à l’offshoring (vers la Chine, l’Asie du Sud-Est…) ou au nearshoring (Europe de l’Est, Maghreb), le reshoring vise à rapatrier la production sur le territoire national—ici, en France.

Pendant des années, la logique dominante était : produire là où c’est moins cher.
Mais depuis la crise du Covid, la guerre en Ukraine et les tensions sur le commerce mondial, une autre logique s’impose : produire là où c’est plus sûr.

Résultat : les plans de relocalisation se multiplient.

Selon Bank of America, 80 % des multinationales mondiales ont déjà initié un plan de reshoring ou s’y préparent activement. En France, le ton est donné par les appels à projets du plan France 2030, les contrats de filière, ou encore les aides à la réindustrialisation dans les territoires.

Et cette dynamique ne concerne pas que les grands groupes. Les PME sous-traitantes sont souvent les premières sollicitées pour absorber la montée en cadence.

Pourquoi les entreprises relocalisent

La relocalisation n’est pas une tendance idéologique. C’est une réponse très pragmatique à des risques devenus systémiques :

  • Guerres commerciales et tarifs douaniers : les droits de douane entre grandes zones économiques (US/Chine, UE/UK) rendent les chaînes mondiales moins rentables.

  • Chaînes d’approvisionnement instables : le Covid, les tensions géopolitiques et les blocages logistiques (ports, canaux, matières premières) ont fragilisé les circuits longs.

  • Fluctuations monétaires : un euro faible peut renchérir les importations, tandis que des devises instables (livre turque, yuan…) rendent les coûts imprévisibles.

  • Pression réglementaire et environnementale : produire localement devient aussi un levier pour répondre à la demande des consommateurs et aux nouvelles normes (empreinte carbone, traçabilité, taxe carbone aux frontières…).

Côté business, relocaliser offre plusieurs avantages stratégiques concrets :

Des délais de production et de livraison plus courts

En rapatriant la production sur le territoire national ou européen, les entreprises réduisent drastiquement les délais logistiques. Fini les 6 à 8 semaines d’attente liées au transport maritime ou aux formalités douanières. 

Cela permet de mieux répondre aux demandes clients, de limiter les ruptures et de gagner en agilité sur les lancements produits ou les ajustements de volumes.

Un meilleur contrôle de la qualité

En rapprochant les sites de production, les échanges avec les équipes techniques deviennent plus simples, plus rapides et plus efficaces. Les problèmes de non-conformité peuvent être traités en temps réel, et les exigences clients mieux respectées. 

Ce niveau de rigueur est souvent difficile à maintenir avec des fournisseurs à l’autre bout du monde.

Une relation client plus directe et valorisée

Produire localement est souvent perçu comme un gage de sérieux, de transparence et d’engagement environnemental. Pour vos clients—B2B comme B2C—cela renforce la confiance, la préférence de marque, voire la fidélité. 

La proximité devient un argument commercial autant qu’un levier opérationnel.

Un accès facilité à certains marchés publics ou appels d’offres stratégiques

De plus en plus de donneurs d’ordres publics (ou para-publics) imposent des critères de production locale, que ce soit pour des raisons de souveraineté, d’emploi ou de bilan carbone. 

Relocaliser tout ou partie de sa chaîne de valeur devient alors un avantage concurrentiel décisif pour répondre à ces cahiers des charges.

Le piège caché du reshoring : le BFR explose

Mais voilà : relocaliser, c’est aussi investir lourdement, souvent sans aides suffisantes et avec des effets immédiats sur la trésorerie.

Pourquoi ?

1. Montée en cadence = augmentation des stocks

Produire localement demande souvent de sécuriser les flux : matières premières, pièces critiques, et sous-ensembles. Résultat : les stocks augmentent, parfois de plusieurs semaines.

2. Délais fournisseurs plus courts = décaissements plus rapides

Les fournisseurs locaux exigent des paiements à 30 ou 45 jours. Fini les 90 jours d’un prestataire asiatique. Ce raccourcissement du cycle force les PME à mobiliser du cash plus tôt.

3. Besoin en main-d'œuvre = charges immédiates

Relocaliser implique souvent de recruter, former, équiper. Tous ces coûts précèdent les premiers revenus générés.

4. Retard de paiement client = décalage fatal

Dans l’industrie, les délais clients restent longs (45 à 60 jours). Si votre production augmente, vos encaissements suivront—mais plus tard. En attendant, c’est votre BFR qui absorbe le choc.

Exemple concret : une PME sous-traitante en mécanique relocalise 30 % de sa production pour répondre à un appel d’offres d’un grand donneur d’ordre. Elle doit investir dans de nouveaux équipements, embaucher 5 personnes, et financer 2 mois de stock. 

Résultat : plus de 200 000 € de BFR supplémentaires à couvrir, bien avant la première facture payée.

Financer sa relocalisation sans s’étrangler

Il ne s’agit pas de freiner l’ambition industrielle. Mais de l’accompagner avec les bons leviers financiers, au bon moment.

Voici les solutions les plus pertinentes pour les PME industrielles qui se lancent dans le reshoring :

Subventions publiques (France 2030, Bpifrance)

Les aides publiques peuvent représenter un coup de pouce significatif pour soutenir un projet de relocalisation, surtout lorsqu’il implique des investissements matériels (machines, outils) ou immatériels (formation, R&D, digitalisation). 

En France, plusieurs dispositifs existent, notamment dans le cadre de France 2030, des aides régionales, ou via Bpifrance.

  • Intéressantes pour les investissements matériels ou immatériels
  • Mais limitées, parfois lentes, souvent non reconductibles

À mobiliser en complément, mais ne pas les attendre pour déclencher un projet urgent.

Crédit bancaire classique

Le crédit bancaire reste une solution de financement incontournable, notamment pour les investissements de moyen ou long terme (capex). Si vous construisez un atelier, achetez une ligne de production, ou internalisez une compétence, votre banque pourra vous proposer un prêt amortissable sur 3 à 7 ans.

Un bon levier pour structurer un projet, à condition de bien anticiper les délais d’obtention et les exigences de garantie.

Affacturage

L’affacturage est une solution connue, en particulier dans l’industrie, qui permet de transformer vos créances clients en liquidités immédiates. Vous cédez vos factures à un factor, qui vous en avance le montant, puis se charge du recouvrement. 

C’est efficace, mais souvent rigide.

  • Permet de financer les créances clients
  • Peu efficace pour le stock, les fournisseurs ou les charges sociales

Intéressant si vous avez des volumes stables et des clients bien notés, mais à manier avec précaution dans les PME à cycles irréguliers.

Financement de factures et fournisseurs (type Defacto)

Le financement ciblé des factures clients et fournisseurs est une solution souple, rapide et sans garantie, pensée pour les PME. Vous financez ce que vous voulez, quand vous en avez besoin : une facture à encaisser, un acompte à verser, un stock à constituer. 

En quelques clics, et sans attendre le feu vert d’un comité bancaire.

  • Permet de lisser le BFR pendant la montée en charge
  • Plus rapide, plus ciblé, sans garanties

Idéal pour absorber un choc ou variation de BFR temporaire, démarrer une nouvelle commande, ou sécuriser une relocalisation sans bloquer tout votre cash.

La clé, c’est de combiner ces outils, selon votre cycle industriel réel : production, encaissement, paiement fournisseurs, recrutement, et bien plus encore.

Pourquoi Defacto est pensé pour accompagner le reshoring industriel

Chez Defacto, nous accompagnons déjà des centaines de PME industrielles engagées dans la relocalisation, notamment dans l’aéronautique, le ferroviaire ou la santé.

Notre solution permet de financer :

  • Vos factures clients (comme un affacturage plus souple)
  • Vos factures fournisseurs (rarement couvertes par les banques)
  • Votre montée en cadence (stocks, charges, projets pilotes)

Avec un parcours 100 % digital, une réponse en 27 secondes, et un financement sous 24h, vous restez en contrôle de votre tempo, sans dépendre des délais bancaires.

En moyenne, les PME BITD ou industrielles que nous accompagnons financent entre 30 et 90 jours de BFR additionnel, au moment précis où elles en ont besoin.

Conclusion : Relocaliser, oui. Mais intelligemment.

Le reshoring est une chance pour l’industrie française. Il ouvre des marchés, crée de l’emploi, et renforce la souveraineté. Mais c’est aussi un défi financier pour les PME qui doivent avancer les fonds avant de voir les résultats.

La clé ? Anticiper votre BFR. Ne pas attendre d’être sous tension pour chercher des solutions. Et choisir des partenaires capables de vous suivre, rapidement, sans friction.

Si vous prenez votre cash flow au sérieux, testez votre éligibilité chez Defacto. Cela ne vous engage à rien. Mais peut tout changer dans un projet de relocalisation bien mené.

FAQ sur le reshoring

Est-ce que toutes les entreprises doivent relocaliser ?

Non. Le reshoring dépend de votre secteur, de vos marges, de vos clients. Mais dans de nombreuses filières industrielles, c’est une attente forte des donneurs d’ordres.

Existe-t-il des aides pour la relocalisation ?

Oui : France 2030, Bpifrance, Régions, PIA… Mais ces aides ciblent l’investissement, pas toujours le BFR. Et leur mise en œuvre peut prendre du temps.

Comment savoir si mon BFR va exploser ?

Faites une simulation simple : combien de semaines de stock ? Quel délai client ? Quand devez-vous payer vos fournisseurs ? La différence entre les sorties et les entrées = votre BFR à financer.

Morgan O'hana

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