Trésorerie active : définition, calcul et optimisation pour votre PME

July 8, 2025
|
4 min
Listen to this podcast

Table of contents

Dans la gestion financière d’une PME, la trésorerie active est un indicateur aussi sous-estimé qu’essentiel. Elle permet de mesurer la part d’actifs disponibles immédiatement pour faire face aux engagements de court terme. Comprendre et piloter sa trésorerie active, c’est s’assurer une meilleure résilience, une capacité de négociation accrue, et une vision claire de ses marges de manœuvre.

Ce guide vous explique ce qu’est la trésorerie active, comment la calculer, et surtout comment l’optimiser pour renforcer la solidité financière de votre entreprise.

Trésorerie active : définition

La trésorerie active correspond à l’ensemble des actifs disponibles à très court terme, principalement :

  • les disponibilités (comptes bancaires, caisses),
  • les placements à vue ou à très faible échéance (moins de 3 mois),
  • parfois les créances clients exigibles immédiatement.

C’est la partie de l’actif qui peut être mobilisée rapidement pour faire face aux dépenses courantes : salaires, charges sociales, fournisseurs, remboursement d’échéances bancaires.

Une trésorerie active positive indique une capacité à régler ses engagements sans recourir à un financement externe. À l’inverse, une trésorerie tendue oblige souvent à utiliser un découvert ou du crédit court terme, avec des coûts supplémentaires.

Trésorerie active vs actif circulant : ne pas confondre

L’actif circulant regroupe tous les actifs destinés à être consommés ou transformés à court terme (moins d’un an). Il comprend :

  • les stocks et en-cours de production,
  • les créances clients (souvent à 30 ou 60 jours),
  • les disponibilités (trésorerie active).

La trésorerie active est donc une sous-partie de l’actif circulant. C’est la plus liquide, celle que l’on peut utiliser tout de suite. Contrairement aux stocks ou créances à échéance, elle ne dépend pas d’une transformation ou d’un encaissement futur.

Comment calculer la trésorerie active ?

Il n’existe pas de formule unique, mais le calcul le plus courant est :

Trésorerie active = Disponibilités bancaires + Valeurs mobilières de placement (liquides)

Dans certains cas, on y ajoute les créances clients immédiatement exigibles ou certaines subventions débloquées.

Exemple pratique :

Une PME dispose de :

  • 55 000 € sur ses comptes bancaires,
  • 15 000 € placés sur un livret professionnel,
  • 0 € de créances arrivées à échéance.

Sa trésorerie active est de 70 000 €.

Ce montant est ensuite comparé aux dépenses prévues à court terme (charges fixes, salaires, achats fournisseurs) pour apprécier la marge de sécurité financière.

Comment gérer la trésorerie active dans une PME ?

La clé, c’est l’anticipation. Une bonne gestion de trésorerie active repose sur un suivi précis des encaissements à venir et des sorties prévues. Cela passe par :

  • Un plan de trésorerie mensuel ou hebdomadaire, mis à jour régulièrement,
  • La centralisation des flux sur un outil unique ou une banque principale,
  • Le suivi des échéances fiscales et sociales (URSSAF, TVA, impôts),
  • Une politique de relance client rigoureuse.

Une gestion réactive permet aussi de saisir des opportunités : négocier un paiement fournisseur, bénéficier d’une remise pour paiement anticipé, etc.

Bonnes pratiques pour optimiser votre trésorerie active

Une bonne trésorerie n'est jamais le fruit du hasard. Elle repose sur une discipline quotidienne, mais aussi sur quelques ajustements stratégiques faciles à mettre en place. Voici cinq leviers concrets que vous pouvez activer rapidement dans votre PME, avec des exemples à la clé pour illustrer leur impact.

1. Réduisez vos DSO (Days Sales Outstanding)

Plus vos clients vous paient vite, plus votre trésorerie est immédiatement disponible. Pour cela, anticipez dès le devis : mentionnez clairement les conditions de paiement, facturez dès la livraison ou la fin de prestation, et relancez systématiquement avant l’échéance. 

Des PME du conseil ou du digital, par exemple, réduisent leur DSO de 15 jours en automatisant les rappels via leur logiciel de facturation (ex : Pennylane ou Quickbooks). Une amélioration qui peut libérer plusieurs dizaines de milliers d’euros en trésorerie sur l’année.

2. Négociez vos délais fournisseurs

Allonger vos délais de paiement fournisseurs vous donne un matelas de trésorerie supplémentaire. Cela nécessite de bâtir une relation de confiance : proposez un volume plus régulier ou des engagements annuels en échange de conditions plus souples.

Par exemple, une PME industrielle peut obtenir un passage de 30 à 45 jours de paiement auprès de son fournisseur d’acier, ce qui représente un décalage de plusieurs milliers d’euros en sortie de cash. Restez bien entendu dans le cadre légal (maximum 60 jours en France, sauf exceptions).

3. Externalisez vos encaissements

Si vos clients paient à 30 ou 60 jours, pourquoi attendre ? Des solutions comme l’affacturage ou le financement de factures permettent de récupérer votre cash immédiatement. 

Une entreprise du BTP ou du transport, par exemple, peut ainsi financer ses factures validées sans attendre le paiement, pour payer ses salariés ou acheter du matériel. L’avantage : vous accélérez vos encaissements sans contracter de dette bancaire classique.

4. Pilotez votre stock au plus juste

Un stock trop important, c’est de la trésorerie qui dort. À l’inverse, un stock insuffisant peut générer des ruptures coûteuses. L’objectif est donc de calibrer finement vos niveaux de réassort en fonction de la saisonnalité, des cycles de production et de la rotation réelle. 

Une PME agroalimentaire a par exemple réduit son BFR de 20 % en optimisant ses réapprovisionnements via un outil de prévision (type Sellsy ou Odoo).

5. Utilisez des outils de suivi intelligents

Les tableaux Excel ont leurs limites. Aujourd’hui, des outils comme Agicap, Fygr ou Pennylane permettent de suivre votre trésorerie active en temps réel, d’intégrer automatiquement vos flux bancaires et d’anticiper vos besoins. 

Une PME de services B2B peut, par exemple, identifier une tension de cash à venir et l’éviter en décalant un paiement ou en lançant un financement ponctuel. L’objectif : éviter les mauvaises surprises et garder la main.

Et si vous avez besoin de plus de souplesse ?

Certaines PME, notamment industrielles ou en forte croissance, ne peuvent pas toujours aligner leurs cycles d’encaissement et de décaissement. Dans ces cas-là, des solutions comme Defacto permettent de financer des factures clients ou fournisseurs en quelques clics, sans garantie, directement depuis vos outils.

La trésorerie active reste au cœur du pilotage, mais vous bénéficiez d’une réserve supplémentaire, adaptée à vos flux réels.

Mieux piloter votre trésorerie active pour préparer la suite

Comprendre et surveiller sa trésorerie active, c’est poser les bases d’une gestion financière saine. En combinant rigueur de suivi, optimisation des flux et outils digitaux, votre PME peut générer plus de marge de manœuvre, réduire son recours à la dette, et réagir rapidement aux imprévus.

La trésorerie active n’est pas qu’un indicateur comptable : c’est un levier de liberté stratégique.

explorez d'autres articles

No items found.

Êtes-vous prêt à vous développer selon vos propres conditions ?

Commencez
Thank you! Your submission has been received!
Oops! Something went wrong while submitting the form.