Chaque année, près de 18 milliards de factures sont émises en Europe. Soit plus de 500 par seconde.
Et pourtant, chaque jour, des milliers d’entreprises attendent d’être payées dans les temps. Pas pour des raisons commerciales, mais simplement parce que les retards de paiement restent une pratique courante—parfois acceptée, souvent subie.
En France, les chiffres sont encourageants : 14 jours de délai moyen de règlement. C’est l’un des meilleurs scores en Europe. Mais ce chiffre masque des réalités contrastées, en particulier pour les PME industrielles, souvent en position de faiblesse dans la chaîne de valeur.
Et à l’international, les pratiques varient fortement : 32 jours en Allemagne, 56 jours en Italie, bien au-delà du seuil recommandé.
Moralité ? Même si la France progresse, la guerre du cash continue. Et les PME doivent rester armées pour la mener.
Ce qu’il faut retenir
- La France fait mieux que ses voisins : avec un délai moyen de 14 jours, elle devance largement l’Italie (56) et l’Allemagne (32), mais cela ne protège pas les PME des pratiques individuelles.
- Les retards de paiement restent un frein massif en Europe : près d’une entreprise sur deux est affectée, avec des impacts directs sur la trésorerie, les investissements et les chaînes d’approvisionnement.
- Maîtriser son cycle de conversion de cash n’est plus une option : pour sécuriser sa croissance, une PME doit anticiper, financer et piloter ses flux avec rigueur—surtout à l’international.
La France parmi les bons élèves européens
Depuis la loi LME de 2008, les délais de paiement inter-entreprises sont encadrés par un plafond légal :
- 30 jours (standard)
- 45 jours fin de mois ou 60 jours calendaires si contractuellement prévu
Ces dernières années, les efforts de régulation et la pression publique ont produit des effets visibles.
Les délai de règlement européens
En 2022, le délai moyen de règlement en France est tombé à 14 jours, selon les dernières données disponibles.
C’est bien en-dessous des moyennes observées ailleurs :
- France : 14 jours
- Allemagne : 32 jours
- Italie : 56 jours
Ce bon positionnement tient à plusieurs facteurs :
- Une culture de la conformité plus forte chez les grandes entreprises
- Des mécanismes de contrôle renforcés par la DGCCRF
- La généralisation des pénalités en cas de retard
Mais pour les PME, surtout en B2B industriel, ces moyennes peuvent être trompeuses. Entre décalage de production, retards logistiques ou pratiques de filière, les tensions de trésorerie sont toujours là. Et elles s’aggravent dès que l’on travaille à l’international.
Retards de paiement : l’état des lieux en Europe
Malgré quelques progrès en France, l’ensemble de l’Union européenne fait face à une recrudescence des retards :
- En 2023, 47% des entreprises européennes déclaraient rencontrer des problèmes liés aux retards de paiement, contre 43% l’année précédente.
- Ce niveau efface les progrès réalisés pendant les années Covid, et marque un retour aux tendances de 2019.
- Dans 12 pays membres, plus de la moitié des entreprises sont affectées. Les cas les plus préoccupants : Malte (76%), Luxembourg (70%), Pologne (68%). À l’inverse, les Pays-Bas (30%) et la Bulgarie (31%) résistent mieux.
Les conséquences sont systémiques :
- 59% des entreprises estiment que les retards nuisent à leur capacité à investir dans de nouveaux produits ou services.
- 30% admettent qu’elles répercutent les retards en payant elles-mêmes leurs fournisseurs plus tard.
- En moyenne, les entreprises européennes passent de 5 à 15 jours de travail par an pour gérer les impayés.
- Cela représente une perte estimée à 27,4 millions d’heures, soit 5,8 milliards d’euros de productivité gaspillée chaque année.
Face à ce constat, la Commission européenne propose une réforme ambitieuse : imposer un délai légal unique de 30 jours pour tous les paiements inter-entreprises dans l’UE.
Pourquoi les PME doivent rester vigilantes—même en France
Les données nationales peuvent rassurer. Mais pour une PME industrielle, ce qui compte, c’est la réalité du terrain.
Et cette réalité, c’est :
- Des chaînes d’approvisionnement longues, avec plusieurs niveaux de sous-traitance.
- Des délais de production étendus, notamment dans l’aéronautique, le ferroviaire ou le nucléaire.
- Des clients internationaux qui appliquent des pratiques de paiement très hétérogènes.
Un exemple concret : une PME française paie ses fournisseurs à 30 jours. Mais son client italien la règle à 60 jours. Résultat : un BFR à financer pendant 30 jours minimum, voire plus en cas de retard.
Dans ce contexte, il est essentiel pour les dirigeants de :
- Suivre leurs délais clients au plus près
- Piloter leur cycle de conversion de cash avec rigueur
- Anticiper les pics de trésorerie avec des outils adaptés
Financer son cycle d’exploitation pour ne pas subir
Chez Defacto, nous travaillons avec plus de 12 000 PME. Ce que nous voyons au quotidien, c’est une tension croissante sur le cycle de trésorerie—même chez des entreprises rentables et bien gérées.
Ce n’est pas un problème de modèle économique, mais de timing des flux financiers.
C’est pour cela que nous avons conçu une solution qui permet de financer :
- Des achats fournisseurs
- Des créances clients
- Des stocks ou cycles de production longs
Le tout en quelques clics, avec une réponse d’éligibilité en moins de 30 secondes.
Une solution pensée pour les dirigeants qui veulent rester maîtres de leur rythme, sans dépendre des délais de leurs clients ou des contraintes de leur banque.
Prenez le contrôle de votre cycle de conversion de cash
La France a fait des progrès. Les délais de règlement sont mieux maîtrisés, les entreprises sont plus attentives, et la régulation avance. Mais dans une économie interconnectée, où vos fournisseurs sont en Allemagne et vos clients en Italie, le risque ne disparaît pas : il se déplace.
Pour une PME industrielle, ce n’est pas une question de conformité, mais de stratégie.
Maîtriser son cycle de conversion de cash — c’est-à-dire le temps entre l’achat d’une matière première et l’encaissement final — est devenu un avantage compétitif.
Cela veut dire :
- Raccourcir les délais là où c’est possible
- Financer intelligemment les décalages quand c’est nécessaire
- Piloter en temps réel, plutôt que subir en fin de mois
Si vous prenez votre trésorerie au sérieux, vous devriez savoir comment Defacto peut vous aider.
Pas pour faire du crédit. Pour reprendre le contrôle.
Lectures complémentaires
- Days Payable Outstanding (DPO) : Comprendre et optimiser ce ratio financier
- Piloter son Cash Conversion Cycle (CCC) : un levier stratégique
- Cash trap : comprendre et éviter la trappe à liquidité
FAQ sur les délais de règlement
Pourquoi les retards de paiement sont-ils un problème si je suis rentable ?
Parce que la rentabilité ne garantit pas la trésorerie. Si vos encaissements arrivent à 60 jours mais vos décaissements partent à 30, vous financez un écart de 30 jours—souvent sans marge.
La situation en matière de retards de paiement est-elle meilleure en France qu'en Allemagne ?
Oui, sur le papier. Le délai moyen en France est de 14 jours contre 32 en Allemagne. Mais attention : ce chiffre peut masquer des pratiques hétérogènes selon les secteurs.
Que faire si mon client paie systématiquement en retard ?
Vous pouvez saisir le Médiateur des entreprises, appliquer des pénalités de retard, ou mettre en place un financement de BFR pour ne plus subir l’impact.
Le projet de loi européen changera-t-il les choses ?
Peut-être. Mais même si la limite est fixée à 30 jours, l’enjeu restera l’application. Le financement du cash restera essentiel pour absorber les écarts.



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